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guénian, allèrent assiéger la caserne du côté du nord. Les hommes du quartier Yéni-Dunia se postèrent à l’est, conduits par les princes Sarkis, Eghia et Nichan. Nous avons envoyé quelques-uns d’entre nous qui allèrent couper l’eau de la caserne à une demi-heure de distance, pour condamner les soldats à mourir de soif.

En même temps, un grand nombre d’hommes et de femmes avaient assiégé le Palais où se trouvaient le gouverneur, les fonctionnaires et un sergent avec soixante-quinze soldats.

Dès qu’il fut jour (28 octobre), nous avons commencé la fusillade. Nous étions au nombre de deux mille, mais de la caserne on ne voyait personne, nous étions tous cachés derrière des rochers et des barricades que nous avions construites à la hâte. Les officiers avaient tout d’abord trompé les soldats en leur disant que c’étaient là quelques brigands zeïtouniotes, dont les munitions se seraient épuisées jusqu’à midi et qu’il leur serait très facile d’égorger un à un. Les soldats, encouragés par ces paroles, commencèrent eux-mêmes une vive fusillade. Mais ils ne tardèrent pas à s’apercevoir qu’ils étaient trompés ; avant midi, les insurgés, de plus en plus nombreux, avaient