Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/219

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même menace au gouverneur ; celui-ci consentit à se rendre, à la condition d’avoir la vie sauve. Alors je suis descendu à la ville avec mes compagnons Mleh et Hratchia, et nous nous sommes dirigés vers le palais. Le gouverneur Avni-Bey, les fonctionnaires et les soldats sortirent désarmés. Nous avons envoyé le gouverneur dans la maison du prince Garabed Passilossian, et les soldats dans d’autres maisons. Nous avons trouvé dans le palais une centaine de fusils Martini et plusieurs milliers de cartouches que nous avons distribués aux plus braves d’entre nous. Nous avons chargé notre ami Mleh, avec quelques notables, de rester dans le palais et le surveiller.

Ce premier succès causa une joie immense aux Zeïtouniotes ; ils formèrent une procession, et en déployant les drapeaux, en chantant et en acclamant, ils nous portèrent en triomphe jusqu’au couvent.

À peine arrivé au couvent, j’ai écrit la lettre suivante, en arménien, au gouverneur et au sergent captifs :


Monsieur le Gouverneur et Monsieur le Sergent,

Nous ne sommes pas des malfaiteurs sanguinaires ;