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vaient leurs chefs Dourdou-Bek, Abaza, Murtaza-Agha, Sullu-Agha, Hadji-Effendi et Youssouf-Tchavouche ; c’est dans la poche de Dourdou-Bek que nos hommes avaient trouvé la lettre, ci-dessus mentionnée, du gouverneur de Marache. Le désir du vartabed c’était de capturer Yajidj-Oghlou et de l’amener à la caserne, mais le chef turcoman avait été le premier à prendre la fuite et d’aller se réfugier dans le district de Kars-Zulcadrié, où il avait raconté avec épouvante à ces coreligionnaires que les Arméniens avaient avec eux quelques milliers d’Européens ; cette légende avait été créée par la présence d’un vieillard du nom de Mardiros, auquel nous avions donné un chapeau qu’il portait tout en conservant ses sabots et sa culotte de montagnard oriental.

Une fois les Turcs mis en déroute, la première chose que fit le vartabed, ce fut de courir à la prison pour en faire sortir les Arméniens. Ces pauvres gens, exténués de faim et de souffrance, étaient plongés dans un profond désespoir et croyaient que leur fin était arrivée ; ils crurent rêver en voyant entrer dans la prison le vartabed Bartholoméos ; plusieurs d’entre eux s’étaient jetés à ses pieds embrassaient ses mains en pleurant.