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À midi, Remzi-Pacha envoya quelques milliers de soldats au secours des troupes d’Ali-Bey, mais quand ils passaient la rivière, les insurgés de la caserne et de Djabogh-Tchaïr commencèrent une vive fusillade et les empêchèrent de passer l’eau.

À deux heures de l’après-midi, Remzi-Pacha, croyant que tous les insurgés s’étaient réunis contre Ali-Bey et qu’il ne restait plus personne en face de lui, donna l’ordre à ses soldats d’attaquer le couvent et la caserne. 10,000 soldats attaquèrent la caserne où il ne se trouvait plus que 150 insurgés avec Abah et Merguénian Hadji. De la caserne, les nôtres tiraient sans cesse, abattaient des centaines de soldats, tandis que de l’autre côté, nos compagnons poursuivaient les troupes d’Ali-Bey ; vers le soir, de partout, les soldats furent obligés de se retirer.

Le succès de cette journée alluma la joie et l’enthousiasme dans les cœurs des insurgés. La seule chose qui nous attristait, c’était le manque de munitions. Nous avons eu une idée ingénieuse qui nous permit de nous en procurer : nous avons retiré la poudre et le plomb dans les quelques centaines d’obus que jusque-là l’ennemi avait lancés dans notre ville et que nous avions ramassés et