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ZEÏTOUN

Bérid, là où se trouve le Zeïtoun actuel ; ils tombent là, dénués de tout, sans avoir même de quoi manger ; cette fois, ils ont perdu, même leurs tentes. Ils en improvisent avec des feuillages, et s’asseyant dessous, sans aucun découragement, toujours décidés à résister, ils recommencent à chanter leurs chansons de guerre, en tapant sur quelques casseroles qui leur restent, à défaut du violon qu’ils ont perdu. Le chef turcoman envoie encore son espion, qui revient raconter ce qu’il a vu. Le chef, admirant l’indestructible vitalité des Arméniens, s’écrie : « Je crois qu’il est impossible de subjuguer ces hommes ; quel dommage qu’ils ne soient pas musulmans ! » Et, levant son camp, il part.

Zeïtoun devient alors un nid de braves. La tradition se conserve, devient éternelle. L’histoire de cette petite ville fondée par une poignée de combattants, n’est qu’une longue suite de luttes.