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places étaient réservées aux Zeïtouniotes, comme aux « guerriers défenseurs de la lumière ». Les prêtres arméniens et grecs, qui tâchent, dans des buts intéressés, d’exciter le fanatisme et l’amour-propre du peuple, faisaient naître chaque année sur les Saints-Lieux un conflit entre les Grecs et les Arméniens. Les uns voulaient allumer leurs cierges avant les autres à la lumière du Tombeau, la querelle commençait et ne tardait pas à se changer en un combat sanglant ; les palicares grecs et macédoniens en venaient aux mains avec les Zeïtouniotes ; il y avait des morts et des blessés des deux côtés ; les Zeïtouniotes l’emportaient presque toujours.

Mais le pèlerinage le plus solennel et le plus agréable des Zeïtouniotes, c’était celui qu’ils faisaient chaque année au couvent Sourp-Garabed de Césarée ; ils y allaient par plusieurs centaines pendant les fêtes de la Transfiguration.

Le défilé était pittoresque et avait presque une allure épique. Vêtues d’intari en satin rayé, les vestons en drap brodé de filigranes d’or arrivant jusqu’à la ceinture, le visage recouvert d’une voilette, les pieds chaussés de souliers rouges, les cheveux séparés en plusieurs tresses liées par une rangée