Page:Agnès de Navarre-Champagne - Poésies, 1856.djvu/106

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(11) Cette complainte, dont le style est prétentieux, est loin de valoir la première.

(12) Le mot biaus peut faire douter que cette complainte soit faite pour Machault : il avait trop d’esprit pour accepter un compliment menteur. Le troisième couplet, où l’on parle d’un voyage d’outre-mer, semble indiquer un autre que lui. Ne la fit-il pas au nom de cette Marguerite, cette dame aimée de Pierre de Lusignan, dont il chanta la gloire et les amours dans son poëme de la Prise d’Alexandrie, publié longtemps après celui du Voir DU. Cette pièce n’appartiendrait donc pas à Agnès.

(13) La ballade n’est pas encore terminée par l’envoi au prince ; il se voit cependant quelquefois à la fin de celles écrites par Machault. La cour du Puits d’Amour va bientôt le rendre obligatoire : Eustache Deschamps, l’élève de Machault, n’y manquera pas. Mais Agnès n’écrit pas des ballades pour des concours de poésie ; elle chante ses amours, sans prétendre à la moindre couronne de poète. Le dernier vers de chaque couplet reproduit les mots biaus amis. Cette première ballade ne concerne donc pas Machault. Agnès peut l’avoir écrite pour Gaston Phébus, et Machault aurait peut-être poussé la complaisance jusqu’à la recueillir.

(14) Cette tendre ballade neût-eile pas fait tourner la tête à de plus sages qu’un poète ?

(15) Et moi tout autant pour lui.

(16) Ne s’agit-il pas encore ici de Phébus ?

(17) Le mois d’août est le mois de la Vierge ; c’est le mois des fruits et des moissons.

(18) « Comment je pourrais finir d’énumérer ses qualités ? » ou « comme je pourrais réussir à le fixer ? »

(19) Ce vers n’est-il pas un jeu de mots ? Alors cette pièce au- rait été faite pour le comte de Foix. Le troisième vers du second couplet semble aussi le désigner.

(20) Ne s’agit-il pas ici de Phébus ?

(21-22) Même observation. Cependant Machault eut plusieurs liaisons amoureuses : ses poésies le disent nettement.

(23) Allusion à une des œuvres d’Agnès, le lay du Pa adis d’amour.