Page:Agnès de Navarre-Champagne - Poésies, 1856.djvu/54

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   Qui sur tout vous aime fort,
   Amis, si Dieu me confort.
   Or laissiez tout desconfort,
   Car vous l’avez sans demi.
   Amis, si Dieu me confort,
   Vous arez le cuer de mi.


vi.


Sans cuer de moi pas ne vous partirez (4),
Ainsois arez le cuer de vostre amie.
Car en vous yert, partout où vous serez :
Sans cuer de moy pas ne vous partirez.
Certaine suy que bien le garderez,
Et li vostre me fera compagnie.
Sans cuer de moi pas ne vous partirez ;
Ainsois arez le cuer de vostre amie.


vii.


Vostre langueur sera par moi sanée (5),
Très doulz amis, que j’aim sans repentir,
Si moi laissiez et amour convenir ;
Je vous le jur comme amie et amée,
Vostre langueur sera par moi sanée.
Si me devez tenir pour excusée,
Car il me faut malgré mi obéir ;
Mais je tenrai convent en revenir ;
Vostre langueur sera par moi sanée,
Très doulz amis, que j’aim sans repentir,
Si moi laissiez et amour convenir.