corail extraits, taillés et mis en œuvre par la piété des fidèles, puis la coquette église catholique qui compte beaucoup de prosélytes.
Teihotu me conduit ensuite jusqu’aux confins de son district, au col d’Atumouru, où je suis reçu par son collègue Teriieroteraï, chef de Punavia. Ce district s’étend sur un parcours de 11 kilomètres environ. Au bas de la descente qui part du col, sur la gauche du chemin, un mur en maçonnerie surmonté d’une grille en fer défend l’accès d’un jardin peuplé de statues et de massifs ombreux, derrière lesquels s’élèvent des pavillons et une coquette habitation de maître appartenant à un de nos nationaux auquel tout a souri, que la Fortune à récompensé d’un labeur opiniâtre et honnête.
En face du « home », à droite de la voie publique, des plantations soignées, du bétail en quantité, une usine à râper les cocos, une écurie admirablement garnie, une remise abritant victoria, phaéton et autres véhicules, attestant que, sur ce point de l’île, l’activité a chassé et remplacé l’indolence si funeste à l’essor de tout progrès.
Les longues palmes des cocotiers, les branches touffues des manguiers s’entre-croisent par endroits, tempérant de leur ombre bienfaisante l’ardeur du soleil qui vient enluminer, plus que de besoin, le paysage déjà si pittoresque traversé par la route. Voici l’école du district : elle est en planches, recouverte en bardeaux : sur son pignon se détache en gros caractères cette courte inscription ; « 2 × 2 = 4 » ?…
… C’est à l’originalité du donateur de l’emplacement, M. S. Souvy, ancien chef de l’imprimerie du Gouvernement, vivant en retraite à Papeete, que le touriste doit cette surprise qu’il ne peut s’empêcher de fixer dans ses souvenirs en dirigeant l’objectif de son « détective » sur l’immeuble scolaire.
Tout à côté, près du rivage, une statue et des chimères sculptées sur bois précèdent une case au toit de chaume, où, nouveau Robinson, un artiste est venu chercher le repos. M. Paul Ganguin, le peintre impressionniste bien connu, a fui pour la seconde fois la sentine parisienne pour se réfugier au sein de la primitive nature.
Le costume du reclus est de la plus sobre simplicité : un tricot
