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Page:Agoult - Dante et Goethe - dialogues.djvu/13

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PREMIER DIALOGUE.

là-bas à l’horizon. Et quand nous nous en sommes aperçus, au lieu de hâter le retour, nous avons décidé de rester ici jusqu’au soir.

MARCEL.

Et l’on vous dérangerait en y restant avec vous ?

Viviane n’attendit pas la réponse. Prenant des mains de son frère un épais manteau qu’elle roula en coussin, elle s’assit auprès de Diotime. Marcel fit signe à des enfants de pêcheurs, qui cherchaient des crabes dans les rochers, de venir tenir les chevaux. Le lévrier haletant s’étendit tout de son long sur le bout du plaid d’Élie. Et, chacun ainsi établi à sa guise, la conversation reprit son cours.

VIVIANE.

De quoi parliez-vous donc quand nous vous avons surpris ? Vous m’aviez tout l’air de dire de fort belles choses.

ÉLIE.

Voilà qui s’appelle deviner. Diotime était en verve. Elle entreprenait de me persuader que la Comédie de Dante et le Faust de Gœthe sont deux œuvres tout à fait semblables.

DIOTIME.

Je n’ai dit tout à fait, mais très-semblables.