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Page:Agoult - Dante et Goethe - dialogues.djvu/78

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DEUXIÈME DIALOGUE.

DIOTIME, VIVIANE, ÉLIE, MARCEL.

Le lendemain, en se réunissant dans la matinée pour l’excursion projetée au cap Plouha, on s’aperçut que le temps n’y était pas favorable. Le vent soufflait de l’ouest ; les nuages s’amoncelaient, bas et lourds ; par intervalles, une pluie fine tombait. Les mouettes volaient au ras des flots et poussaient leur cri aigu. On délibéra s’il serait prudent de se mettre en route ; et, comme la fatigue du jour précédent se faisait encore sentir, on s’accorda vite sur les motifs de rester à Portrieux, et l’on s'établit dans le pavillon.

Ce pavillon, bâti sur une légère élévation de terrain isolé, abrité d’un bouquet d’arbres, était très en renom dans le pays. On y venait de fort loin, dans les longs jours d'été, respirer la brise de mer et s’égayer au concert des oiseaux qui nichaient en multitude sous l’épaisse feuillée. La bonne Mme Évenous, qui tirait quelque vanité de ce lieu de plaisance où se donnaient les plus