meté de la Diète, qui, avertie par la diplomatie anglaise du peu qu’elle avait à redouter de nos velléités d’intimidation, termina, sans presque verser de sang, une lutte insensée[1] !
En Prusse, Frédéric-Guillaume, après avoir convoqué, par fantaisie d’imagination et désir de popularité, les États-généraux, refusait de leur accorder une charte, et, tout en lançant des épigrammes contre le régime constitutionnel de la France, il donnait à la sagesse, à l’énergie ; à l’habileté avec lesquelles le roi éludait les conséquences fâcheuses de ce régime, des louanges qui n’étaient pas de nature à réconcilier Louis-Philippe avec les libéraux français.
En Italie, le pape Pie IX avait accordé des réformes auxquelles le pays tout entier applaudissait. De proche en proche, le saint-père, qui n’avait songé d’abord qu’à des réformes administratives, se voyait conduit à l’émancipation politique, et reculait effrayé, mais trop tard. L’esprit de liberté s’était ranimé soudain dans ces belles populations italiennes. Le royaume de Naples, la Toscane, le Piémont demandaient des constitutions. La Lombardie s’agitait. L’Autriche faisait avancer des troupes. Nos diplomates assistaient indécis à cette résurrection des nationalités ; ils parlaient un langage équivoque ; ils rendaient à M. Guizot, préoccupé de l’alliance autrichienne bien plus que de l’affranchissement de l’Italie, un compte si peu exact de la situation, que celui-ci, quarante-huit heures avant la révolution de Palerme, croyait encore la répression aisée et la cause des Bourbons hors de péril.
Pour se consoler de ses échecs et de l’indignation que soulevait, en France et à l’étranger, une politique si con-
- ↑ Guizot arrêtait au commencement de janvier, avec MM. de Radowitz et de Colloredo, envoyés de Prusse et d’Autriche, le texte de la déclaration à la Diète helvétique. La Russie attendait, disait-elle, pour entrer dans cette coalition, qu’on en vint à des mesures plus décisives. Quant à lord Palmerston, il soutenait, plutôt par opposition à la politique de la France que par sympathie pour le radicalisme helvétique, la pleine indépendance de la Suisse dans son régime intérieur.