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DE LA RÉVOLUTION DE 1848.

ler, cet idéal de dictature révolutionnaire qu’une démocratie encore inculte, tumultueuse, irrationnelle et passionnée, préfère aux gouvernements libéraux.

La bourgeoisie intelligente et active le sentit confusément, et nous allons la voir, avec un instinct très-juste, se presser autour du général Cavaignac pour tâcher d’arrêter à une république tempérée le mouvement révolutionnaire. Mais la bourgeoisie opulente et parvenue, qui a perdu l’instinct politique ; les partis que divisent dans l’Assemblée des questions d’intérêt personnel ; les factions royalistes aveuglées par de petites rancunes, et dont la vanité redoute par-dessus toutes choses l’établissement définitif du gouvernement républicain, vont se jeter étourdiment du côté de Louis Bonaparte, c’est-à-dire du côté de leur ennemi historique le plus dangereux, le plus irréconciliable.