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DE LA RÉVOLUTION DE 1848.

saires feront luire à vos yeux un rêve irréalisable, un bonheur insensé.

« Elle sème l’or. Défiez-vous, amis, défiez-vous. Attendez encore quelques jours, avec ce calme dont vous avez fait preuve et qui est la véritable force.

« Espérez, car les temps sont venus, l’avenir nous appartient ; n’encouragez pas par votre présence les manifestations qui n’ont de populaire que le titre ; ne vous mêlez pas à ces folies d’un autre âge.

« Croyez-nous, écoutez-nous, rien n’est maintenant possible en France que la République démocratique et sociale.

« L’histoire du dernier règne est terrible, ne la continuons pas ; pas plus d’empereur que de roi. Rien autre chose que la liberté, l’égalité, la fraternité.

« Tel est notre vœu, tel doit être le vôtre, celui du peuple.

« Vive la République ! »


Certes, les hommes qui pensent et écrivent ainsi ne sont ni des brutes ni des anarchistes. Si les représentants bien intentionnés avaient eu l’idée très-simple de constater la vérité par eux-mêmes, ils n’auraient pas servi, comme ils le firent, les passions des partis. Ces partis voulaient en finir ; et ce n’était pas uniquement avec les ateliers nationaux qu’ils voulaient en finir, c’était avec la révolution, avec la liberté, avec la République.

L’homme qui exerça dans ces jours mauvais l’influence décisive, celui qui, par une longue et habile tactique déjà signalée, contribua le plus à amener les esprits, dans la commission d’abord, puis dans l’Assemblée, à cette pensée, à ce mot terrible : il faut en finir, ce fut sans contredit M. de Falloux. Il fut à ce moment l’organe principal, le seul courageux, le plus éloquent de la réaction. Son nom reste attaché à la mesure funeste de la dissolution violente qui jeta les ateliers nationaux dans l’insurrection.

Il ne sera donc pas sans intérêt de nous occuper un mo-