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QUATRIÈME PARTIE


LA RÉACTION


Ici s’arrête, à proprement parler, le mouvement révolutionnaire de 1848 et la tâche que j’ai entreprise de rechercher, jusque dans ses moindres oscillations, jusque dans ses manifestations les plus éphémères, son caractère essentiel.

La victoire remportée par le général Cavaignac sur l’insurrection de juin est le dernier terme de ce mouvement complexe, provoqué par l’action commune du prolétariat et de la bourgeoisie, auquel l’instinct populaire donnait, le 24 février 1848, le nom de révolution politique et sociale.

Par cette victoire, la scission à peine sensible au sein du gouvernement provisoire, mais toujours croissante depuis l’ouverture de l’Assemblée entre la révolution sociale et la révolution politique est consommée. Le prolétariat, qui a attenté deux fois au principe de la souveraineté du peuple, est châtié sévèrement et disparaît de la scène ; désormais le mouvement appartient exclusivement à la bourgeoisie.

Sous le gouvernement des républicains auxquels elle en remet la direction, il demeure un moment comme suspendu entre le flux et le reflux de l’opinion, entre la révolution et la réaction. Mais bientôt le courant naturel de l’opinion qui, laissé à lui-même, s’arrêterait à la République tempé-