Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/126

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oublié, et l’on en reviendrait au traité du Plessis-lez-Tours.

Mais, avant qu’on eût poussé plus loin les négociations, le duc d’Anjou, incapable d’aucune constance, mal à l’aise et confus dans la situation que son ambition déloyale lui avait faite, quitta Dunkerque, aborda à Calais et courut s’enfermer dans son apanage de Château-Thierry, où il fut saisi presque aussitôt d’une fièvre violente. A la nouvelle de son départ, Farnèse, qui venait de s’emparer d’Eyndhoven, se porte sur Dunkerque. Les états commandent au maréchal Biron de venir en toute hâte avec ses troupes renforcer la garnison française, réduite par le départ du duc d’Anjou à cinq cents hommes. Mais les Gantois, travaillés par Imbize, chef populaire qui s’était laissé gagner par les Espagnols, refusent le passage aux Français sur leur territoire, déclarant que le duc d’Anjou était un tyran, un athéiste, et qu’ils se sépareraient de l’Union plutôt que de servir sous lui. Cette résistance aux ordres des états perdit Dunkerque. Le 16 juillet 1583, la ville se rendit au prince de Parme, qui fit de son port, où il équipa et entretint constamment de petits navires armés pour la piraterie, une menace, un véritable épouvantail pour le commerce hollandais, auquel il apporta pendant soixante ans des dommages incalculables. Dunkerque pris, Nieuport et Furnes se rendirent bientôt ; peu après, Saint-Vinox, Dixmude et Menin. Pendant ce temps, Farnèse faisait investir Ypres ;