Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/163

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avait même envoyé à Henri III l’ordre de la Jarretière, en recommandant les Pays-Bas à sa royale sollicitude. Toutefois elle aurait fort souhaité de voir se rompre un traité qui allait étendre d’une manière alarmante la puissance française. Pour arriver à cette fin, Davidson n’épargna ni insinuations ni promesses. La reine d’Angleterre, dit-il aux États-Généraux, voyait avec douleur la condition où ils étaient réduits ; elle se ferait scrupule assurément de traverser le traité qu’ils négociaient avec Henri III ; elle désirait seulement connaître si les négociations étaient fort avancées, et croyait de son devoir d’avertir les États qu’ayant elle-même exhorté le roi de France à secourir les Provinces-Unies elle l’avait trouvé médiocrement disposé en leur faveur. Mais Davidson venait trop tard pour empêcher le départ des ambassadeurs. Il dut se contenter de rester aux Pays-Bas pour suivre de plus près le tour qu’allait prendre cette importante affaire.

Les États-Généraux avaient mandé de Bruxelles, pour qu’il se mit à la tête de l’ambassade, le chancelier de Brabant Liefveldt. À la surprise générale, celui-ci, qui ne pouvait pas se figurer, d’après l’accablement des provinces wallones, la fierté persistante de l’esprit public en Hollande, parla dans l’Assemblée, non-seulement contre l’alliance française, mais encore en faveur d’une entière soumission au roi d’Espagne. Puisque l’on consentait à recevoir un prince, disait-il, que ne rappelait-on Philippe II, le prince naturel ? Qu’avait-on