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Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/26

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sée qu’il voulait les soumettre a l’Église de Rome, le peuple des campagnes de Frise poursuit Boniface et le met à mort près de Dokkum, en 755, avec cinquante-trois prêtres qui avaient voulu le suivre[1].

Il était réservé à Charlemagne d’imposer les croyances latines aux peuples germaniques. Vers la fin du huitième siècle, le massacre des Saxons, avec qui les Frisons s’étaient alliés contre lui, en reculant les limites de l’empire jusqu’aux bords de l’Elbe, entraîne dans le courant de la civilisation chrétienne la Frise obstinée. Le dernier roi des Frisons, Gundebold, petit-fils de Radbod, périt dans l’expédition de Charlemagne contre les Sarrasins. Depuis ce temps (78S), on voit les Frisons, qui prennent indifféremment le nom de Francs, domptés plutôt que convertis, gouvernés, selon leurs lois nationales et leurs anciennes coutumes, par des comtes, des marquis, des ducs que nomme l’empereur, par des évêques très-peu soumis à Rome, jusqu’au moment où les plus puissants d’entre ces chefs, s’attribuant l’hérédité des charges et des domaines qu’ils tenaient à vie, se rendent indépendants, de fonctionnaires deviennent souverains, et commencent, aux neuvième et dixième siècles, la longue période historique à laquelle le régime féodal a donné son nom et son caractère.

Parmi les officiers de l’empereur qui surent de bonne heure s’instituer en souveraineté, parait un sei-

  1. Beka., Chron. L’Iltraject.