Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/28

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ces hardis navigateurs qui avaient étonné les Romains. Olivier de Cologne qui prêche la croisade aux Pays-Bas, le pape Honorius III, l’empereur Frédéric II donnent de grandes louanges à leur ardeur pour la guerre sainte. Un certain comte Florence de Hollande se signale au siège d’Antioche, et ses ossements reposent avec honneur auprès de ceux de l’empereur Barberousse. En l’an 1217, un comte Guillaume s’embarque sur la Meuse avec douze navires, délivre en passant l’Alcazar de Lisbonne, affranchit les Portugais d’un tribut de cent esclaves qu’ils payaient aux Maures, et va rejoindre ses compatriotes frisons au siège de Saint-Jean-d’Acre. On célébrait au siège de Damiette une tour flottante construite par les Frisons et qui parait avoir hâté la chute des remparts.

Mais ce grand élan des croisades ne fut pas seulement pour les Pays-Bas une occasion de gloire militaire. I] ranima dans ces provinces, ruinées par les ravages des Normands et par d’horribles inondations, l’agriculture, le commerce et l’industrie. A la place des serfs emmenés à la croisade par leurs seigneurs, des hommes libres cultivent la terre les ports commodes pour l’armement et l’embarcation des navires se peuplent d’une multitude active. La marine, qui n’avait eu jusque-là pour objet que de défendre l’embouchure des fleuves contre les surprises des Normands, le commerce, qui se bornait à quelques minces trafics avec les pays les plus voisins, prennent un essor rapide. En peu de