Page:Agoult - Lettres républicaines.djvu/105

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votre attitude noble et pacifique, par vos tuyaux assidus, par le langage de vos journaux et surtout, aux jours d’élection, par le choix de vos candidats, que vous renoncez à cette politique provocatrice qui, dans un pays courageux comme la France, a pour unique effet de susciter des résistances opiniâtres et d’exciter contre vous un vigoureux esprit de réaction. Il faudrait éclairer l’opinion sur la mesure de vos prétentions que l’on croit illimitées ; faire connaître combien l’on vous calomnie en vous prêtant des ambitions effrénées, des cupidités grossières, et des projets sinistres. Il faudrait enfin prendre la peine de persuader vos concitoyens au lieu de les menacer ; les convaincre que vous voulez la chose juste et possible, par les voies légales et dans les conditions de temps sans lesquelles aucun gouvernement, quel qu’il soit, ne peut rien fonder de stable.

Pour cela, une seule chose suffirait : vous montrer tels que vous êtes quand vous consultez librement, à l’abri des conseils intéressés, vos consciences et vos cœurs.

Mais je m’arrête, peut-être en ai-je déjà trop dit. Peut-être ma parole franche vous déplaît et vous irrite ; alors je garderai le silence. S’il n’en est point ainsi, si vous reconnaissez, au contraire, sous la froideur apparente de mon langage une vive sympathie, nous reprendrons une autre fois le cours de ces réflexions, qui nous conduiront à examiner plusieurs points importans de vos rapports avec l’état présent de la société, avec le gouvernement légal, avec l’opinion politique.

Je ne vous apporterai pas de grandes lumières, mais un