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XVIII.

L’AMNISTIE.

aux femmes françaises.

7 décembre.

« Les hommes font les lois ; les femmes font les mœurs. » Les révolutions politiques sont insuffisantes ou calamiteuses sans les révolutions morales. On voit les lois les meilleures rapidement faussées dans leur application lorsque le consentement intime de l’opinion ne leur prête pas sa force. Depuis le 24 février, les hommes essaient de fonder des institutions républicaines, mais leur travail sera vain aussi longtemps que les femmes n’y concourront pas d’une manière efficace, en faisant pénétrer dans les mœurs un véritable esprit de fraternité.

L’altération de la conscience puisque pendant le dernier règne, et cet amoindrissement du caractère national dont nous souffrons tous aujourd’hui, n’ont pas eu pour cause unique, comme on semble le croire, le machiavélisme des hommes qui ont gouverné l’État : l’influence moins apparente mais plus profonde des femmes est pour beaucoup dans cette action délétère. Si tous les liens sociaux sont relâchés au point qu’on s’inquiète à cette heure