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LA
CREATION


CHANT PREMIER.
DE L’ETERNITÉ ET PUISSANCE DE DIEU.


Quoyque le tems chenu d’un superbe pouvoir
Semble bien trionpher de tout ce q’on peut voir,
Et que l’home, Seigneur de la terre & de l'onde,
Soyt reduyt par sa faux en la fosse profonde,
Bref que tout soyt submis à la rigueur du temps
Comme dominateur, toutesfoys je pretens
Monstrer, soyt par les Cieux & leur grand exercite,
Soyt par les deux flambeaux, du monde la conduyte,
Aussi par l'air sutil espars en chacun lieu,
Et par ce monde rond, planté ferme au milieu
Avec cent mille corps, qui sans qu’aucun moyssonne,
Sont nouris des presans que la terre leur donne :