Page:Aicard - Don Juan, Flammarion.djvu/32

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LE GLAS DU SIECLE Se faire un bilboquet de la boule du monde Et du sceptre, brandi dans son poing triomphant ! Dès lors, tout n’est plus rien qu’une immense ironie ! ... Tuée à Waterloo, noire fierté ! finie ! S’il n’est pas mort du coup, l’espoir est fatigué. Quoi, Rousseau, Diderot, préparaient cet empire ? Béni soit le passé, si l’avenir est pire ! Et maudit soit le jour où Voltaire fut gai ! Que prétendais-tu donc, en brisant tes bastilles. Peuple-roi ? Tu vengeais, dis-tu, l’honneur des filles, La dignité de l’homme, enfin, la liberté ? Certe, il fallait broyer la torture et la roue ; Mais c’est avec du sang que tu fis de la boue En escortant César sur son char emporté ! Les rois tuaient, dis-tu ? vraiment ce n’était guères. Si l’on songe aux soldats blessés, morts, dans ces guerres. Et couchés par monceaux, d’Austerlilz à Moscou. Va, peuple libéral, qui jetas sur le monde Le vol et le viol avec la guerre immonde. Les peuples et les rois doivent t’aimer beaucoup !