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L’ILLUSTRE MAURIN

— En ce cas, tu me devras tes galons de brigadier Sandri, avec tes remerciements.

Le gendarme à peine sorti :

— Tonia, dit simplement Maurin, si votre père y consent, vous serez ma femme.

Ces mots lui échappèrent en quelque sorte. Malgré les répugnances que lui inspiraient le mariage, il s’y laissait entraîner par esprit de justice.

Elle bondit vers lui, s’enlaça à son cou, s’y suspendit, ses pieds quittant le sol, comme une enfant petite, et lui dit :

— Alors, si mon père refuse, tu auras du moins une maîtresse prête à tout faire pour toi, Maurin, et à te défendre à la mort comme à te suivre au bout du monde. Tu es brave comme tu es beau. Toutes les Corsoises t’aimeraient. Et si jamais on te poursuit encore, et si le maquis des Maures ne te cache pas assez bien, nous irons dans mon pays corse, où les bandits sont heureux et où le monde les estime.

— Pour le moment, répliqua Maurin tranquillement, je suis libre de ma personne, et je vais aider mon pays à choisir un bon homme pour nous faire de bonnes lois.