— Ô ! je le dirai !
— Mais dis-le, que je t’attends !
— Ô ! je le dirai.
— Dis-le donc, alors ! zou ! dépêche-toi !
— Je le dirai, si ça me plaît.., je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi, d’abord !
— Espèce de mendiant !
— Mendiant ! tu as dit mendiant ?
— Ô ! je l’ai dit, mandrin !
— Mandrin ! tu as dit mandrin ?
— Ô ! je l’ai dit, bougre de fainéant !…
On cria :
— Empoignez-vous ! et que ça finisse !… Vous voyez pas que jamais ils s’attraperont !… Et pourquoi vous disputez-vous ?
— Pourquoi nous se disputons ? ça vous aregarde, vous ? mêlez-vous des vôtres, d’affaires !
— Il faut appeler les gendarmes.
— Les gendarmes sont encore dedans !
— Alors, jamais ils ne rattraperont Maurin, les gendarmes.
Les deux antagonistes continuaient à se mesurer du regard :
— Tout à l’heure je lève la veste.
— Lève-la !
On cria de nouveau :
— Mais enfin pourquoi vous disputez-vous ?
L’un des deux lutteurs répliqua en criant comme un forcené :
— Je le sais, moi ! je le sais même plus ! il m’a dit de pas grand’chose, de rien-du-tout, à propos de rien !… C’est pour politique, quoi !