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L’ILLUSTRE MAURIN

cinq cents francs pour la noce ! Il faudra le bien remercier. On t’attend chez lui maintenant. Vas-y.

— Au revoir, Firmin, dit-elle.

— Au revoir, Thérèse.

— Et vous vous quittez comme ça, « gros bêtes » ! Embrassez-vous donc, nom de padisqui !

Firmin embrassa Thérèse qui se laissait faire…

— Et toi, dit Maurin à sa fille, embrasse-le, voyons !

Elle ne l’embrassa pas, mais lui donna un grand coup de poing sur l’épaule et s’enfuit en courant.

Les fiançailles étaient conclues.

— Un mariage, ça ne doit pas traîner, avait dit Maurin. Ce qu’on laisse traîner, on le laisse perdre.

Et quinze jours après, la noce eut lieu. Ce fut une noce à la Maurin, une noce à la Pastouré.

Maurin et Pastouré, tous deux dans la même charrette qui avait conduit au cimetière le cercueil de Victorin, quittèrent une nuit les Cabanes-Vieilles. Dans la charrette ils avaient préparé des chaises adossées et ficelées aux bordages ; et, tout le long des bordages, ils avaient planté des branches de pin, des rameaux de bruyère. Parmi cette verdure ils avaient piqué des fleurs. Des fleurs, ils en avaient attaché aux brancards, aux roues, aux harnais et même le long de leur fouet. Chemin faisant, ils en ramassèrent encore dans des fermes amies où ils eurent à prendre les quatre témoins. À Saint-Raphaël ils allèrent chercher les novi, Firmin d’abord, puis Thérèse. Elle sortit de chez ses maîtres, dans sa blanche robe très finement préparée de ses mains.

La princesse avait daigné donner avant le départ un coup d’œil à la toilette de la mariée…