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L’ILLUSTRE MAURIN

— J’ai lu, dit-elle, un livre plein d’images où ils sont toujours trois ou quatre habillés de cette manière…

— C’étaient des soldats de ce temps d’alors, dit Maurin qui n’avait pas d’autres renseignements historiques.

— Seulement, reprit Tonia, ils avaient, sur les images, la moustache et une barbiche en pointe et non toute la barbe comme tu la portes : fais-toi raser, Maurin.

Maurin se redressa, la main sur la garde de son épée.

— Ma barbe arabe, dit-il, ne me quittera jamais ! L’homme libre tient à sa barbe comme sa barbe tient à lui.

Dans cet accoutrement il était comique sans être ridicule, à force d’être bien pris.

— Il se fait tard, va-t’en, Tonia.

Ils se dirent adieu. Et dans l’ombre du soir rien n’était bizarre comme cette silhouette d’un mousquetaire de Louis XIV, donnant le baiser d’adieu à la jolie fille du xixe siècle.