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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXXII


Une chasse qui n’est pas provençale et que les braconniers Maurin et Pastouré se refusent à faire.


— Un taureau échappé ! Un taureau échappé !

Les arènes restaient à peu près vides. Tout le monde voulait voir comment se comporterait au dehors la bête évadée.

Le taureau en liberté, — échauffé par le mouvement, la colère et l’âpre désir de rester libre, — çà et là chargeait les groupes qui vivement s’abritaient derrière les larges troncs des pins. En un clin d’œil, sept, huit, quinze hommes, — qui étaient-ils ? d’où venaient-ils ? — se trouvèrent armés de fusils et de revolvers et se mirent à la poursuite du taureau…

Et ce fut, à travers les sables, une course folle ; puis, traqué par quelques cavaliers, l’animal revint vers le cirque.

Maurin et Pastouré suivaient des yeux, comme tout le monde, cette chasse lamentable…

— Prends ton cheval, bravadeur ! et cours à la bête ! lui cria quelqu’un.

— Pourquoi faire ? dit Maurin haussant les épaules, je souhaite beaucoup qu’elle se sauve pour de bon !

Arrivée près du cirque, la malheureuse bête reconnut le lieu de son martyre, et épuisée, haletante, du sang