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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XLIX


De la cachette où Pastouré et Maurin se réfugièrent au milieu de l’incendie ; où l’on verra l’agréable conversation qu’ils eurent ensemble au sujet de la déesse Vérité, et comment Pastouré en vint à conter à son compagnon l’histoire de l’Aviron et celle du Matelot de Calas.


Les seaux dont Pastouré et Maurin avaient eu la bonne idée de se munir pour pénétrer dans la fournaise, ils les avaient pris, avant que le feu l’eût conquise, auprès d’une habitation bâtie au bord du chemin, à côté des auges d’une vaste porcherie. Devant la porcherie était un puits. C’est vers ce point que retournaient les deux chasseurs… ils couraient sur des braises.

— Mouille tes espadrilles !

Ils baignèrent leurs pieds dans les seaux.

— En avant !… li sian ! (nous y sommes !)

Maurin saisit une lourde perche noircie par le feu et la précipita dans le puits profond. Pastouré comprit, il en saisit une seconde et la précipita de même. Sans se débarrasser de leurs seaux, ils entrèrent dans le puits dont ils avaient enjambé la margelle brûlante. Maintenant, ils descendaient vers la fraîcheur… Il était temps ! Une risée de mistral se levait sur les bois mal brûlés qui avoisinaient la ferme et qui se remirent à flamber…