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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE LII


Où Césariot est bien forcé de reconnaître qu’il doit la vie à son père.


Quand ils sortirent de leur cachette, ils virent venir à eux le berger qui était le maître de la porcherie et qui, sans le savoir, leur avait prêté deux pains.

— Oou ! c’est toi, Maurin ?

Maurin s’expliqua et conclut :

— Voici ce qui nous reste de tes deux pains. Le reste est mangé. Je te les rendrai à l’occasion.

— Je vous les offre de bon cœur, dit le berger. Mais filez vite vous mettre en sûreté, quoique à vrai dire on vous croit morts tous deux, et c’est vos cadavres qu’on cherche. Où voulez-vous aller présentement ?

— À Bormes, où j’ai quelqu’un à voir, dit Maurin qui pensait à Tonia.

— Passons par la Garde-Freïnet ; des amis que nous avons là nous prêteront deux chevaux.

Il se trouva qu’un curieux spectacle les attendait à la Garde-Freïnet. On y célébrait, pour la fête patronale, le jeu antique des Bouffés.

Tous les jeunes gens du pays, armés d’un soufflet, se poursuivaient l’un l’autre en chantant :

Sian une bando
De bravo jouventùro.