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L’ILLUSTRE MAURIN

— Allons, dit M. Cigalous, il faut le porter au plus près.

— Où cela ?

— À la cantine du Don.

— Non, dit M. Rinal… Allons chez le cantonnier. C’est cela le plus près, ou plutôt… non, reprit-il songeant aux accusations qui pesaient sur Maurin, n’allons pas au plus près, allons chez moi.

On y alla.

Le lendemain, Tonia vint demander à voir le blessé.

— Il n’est pas visible, lui dit M. Rinal, pour vous surtout. Il faut le comprendre. Il ne faut pas qu’il vous voie en ce moment. Du reste, vos visites pourraient faire deviner sa cachette. Voulez-vous achever de le perdre ? Ne reparaissez plus avant qu’on vous aille chercher. Adieu.

Elle obéit et s’en alla ainsi, sentant bien que le vieux médecin ne lui pardonnait pas… « Après tout, cependant, c’est un coquin qu’elle avait puni ! » Ainsi elle croyait, la pauvre ! à l’innocence de la Fanfarnette victime de Maurin !

Cependant trop de gens avaient deviné la présence de Maurin à Bormes chez M. Rinal, bien qu’il y eût été transporté de nuit… M. Rinal comprit que déjà sa maison n’était plus un asile assez sûr.

Maurin, depuis vingt-quatre heures, était resté dans un état de profonde somnolence. À son réveil, son premier mot, quand il reconnut M. Rinal, fut celui-ci :

— Vous, monsieur Rinal, vous ne croyez pas cela de moi, n’est-ce pas ?

M. Rinal comprit la préoccupation de son ami, car Fanfarnette avait tenu sa promesse. Elle était venue à