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MASCARILLE

Tout n’a fait qu’empirer, apprends où nous en sommes,
Et la race a triplé des Bourgeois gentilshommes !…

« Que n’es-tu là, Molière ! Ardent, le verbe haut,
Tu nous gourmanderais nos neveux comme il faut ;
Tu leur dirais : Cherchez un exemple en arrière !
Et tu ne rirais plus, ô génie, ô Molière ! »

Et moi, ne songeant plus à la grandeur du lieu,
Ni que Molière était présent, et qu’il est dieu :

« Ce n’est pas là montrer la véritable étoffe
D’un ami de Molière et d’un bon philosophe,
Criai-je ; oui, le monde est fort triste en effet,
Mais le maître l’a dit : l’homme n’est pas parfait !
Voyez-vous, j’ai connu Molière en sa jeunesse ;
Quand je lui vins en tête, il traduisait Lucrèce,
Et dès lors nous jouions ensemble l’Étourdi ;
Avec lui, j’écoutais disserter Gassendi…
Certes ! ce siècle prête à la sombre satire ;
Soit ; mais Molière encore y trouverait à rire.