Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/110

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— Tu ne vas pas dire non, j’espère. Tiens,… je vois une chose que tu vas perdre, si tu n’y prends garde… une chose qui me parle, que pour sûr tu veux cacher et qui se montre entre le velours et la coiffe de ton bonnet…. N’est-ce pas là, dis-moi, ma belle, la cocarde que t’a donnée, au beau milieu de tant de monde, le gardian Jean Pastorel ?

Zanette avait eu un geste rapide, involontaire ; elle avait porté la main à sa coiffure, et si brusquement qu’au lieu de saisir la jolie cocarde, cher souvenir du jeune homme, elle la fit tomber.

— Oh ! mon Dieu ! murmura-t-elle.

Rosseline s’était élancée, et, entre les galets roulés de Crau, qui sont le pavage de la ville d’Arles, elle ramassa la cocarde bleue et blanche.

— Pardon, madame !… fit Zanette, pour la peine que je vous donne, bien pardon et « gramaci ! »