— Zanette Augias, du mas de la Sirène en Camargue, où mon père est bayle.
La petite fille fit cette réponse avec fermeté et avec un certain air d’orgueil. Elle était fière de l’honnêteté de son nom. Son père, un brave travailleur, connu de tous, avait, depuis vingt ans, la confiance des maîtres du château. Dans la mignonnette, Rosseline vit une rivale capable de lui résister. Elle se sentit bravée, et répliqua :
— Je le savais, j’étais aux fêtes ; là j’ai questionné des gens sur ton compte…. Tu m’avais paru plus jolie…. Tu n’es pourtant pas mal, mais trop petite… ma foi, oui ! beaucoup trop petite !
— Pourquoi me dites-vous cela, à la fin ? répliqua Zanette pâlissante et suffoquée.
— Pardine ! Tu prends les amants des autres ! Elles ont bien le droit, les autres, de juger celle pour qui on les laisse !
— Je ne sais pas ce que vous voulez