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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/115

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Adressez-vous à qui vous doit des comptes. Et surtout rendez-moi ce qui est à moi, je vous le répète ! rendez-le moi !

— Non ! tu ne l’auras plus !

Et dans un geste de rage, Rosseline jeta au ruisseau la pauvre petite cocarde qui, en un clin d’œil, comme une fleur morte, comme un papillon noyé, fut emportée au Rhône.

Alors, la fillette vit rouge. Son bras tout petit se leva et sa cravache était près de s’abattre sur les doigts de Rosseline, quand, au coin de la rue étroite, à vingt pas des deux femmes, un cavalier parut. C’était Martégas. Il ne connaissait encore ni le fameux café des Arènes ni la belle Arlèse dont il se souciait pour le moment comme du vieux fer d’un cheval des villes.

Après un marché passé sur la Place des Hommes où les travailleurs viennent s’offrir et se louer le samedi, il arrivait ici en reconnaissance. Ses amis devaient l’y rejoindre.