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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/12

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pays. Mais si Notre-Dame-d’Amour est aussi connue que Saint-Trophime d’Arles ou les Saintes-Maries-de-la-Mer, elle n’est pas visitée comme eux, tant s’en faut ! Et dans sa niche de pierre, au-dessus de l’humble autel où brillent deux candélabres de cuivre et un tabernacle de bois doré, la Notre-Dame, dorée également, ne voit plus à ses genoux que Zanette. Du moins est-ce tous les jours, dès l’aube, que Zanette vient lui adresser sa prière, depuis sa petite enfance.

Pauvre Notre-Dame-d’Amour, que son nom adorable ne protège pas contre l’abandon ! Elle est pourtant jolie à voir, grande, oh ! grande comme une enfant de dix ans, vêtue, par-dessus la robe de bois doré, d’une robe en vraie étoffe, jadis blanche, toute piquée de fleurettes bleues. Elle est coiffée d’un velours d’Arlèse, bleu également, frappé de roses pâles ; elle a, aux oreilles, des pendeloques de cuivre ; au cou,