d’aller tout droit se placer entre le taureau et la fille.
La petite tête de Zanette (son lourd chignon tout mouillé, ruisselait d’eau étincelant au soleil) regardait le chevalier. Sur la ligne onduleuse des petites dunes grises, sur le vide bleu du grand ciel, le cheval lui apparut, cabré, pivotant sur ses pieds de derrière, détournant sa tête de la mer, rebelle au mors et à l’éperon. La lance du gardian, appuyée à l’étrier, luisait à son côté et rayait le ciel éclatant d’une barre rigide, au bout de laquelle étincelait le fer en trident. Le taureau vit sans doute cette lance bien connue, et le trident enflammé au soleil lui parut sans doute plus menaçant que jamais, car il fit un mouvement, hésita une seconde, puis se dirigea sur Zanette. Alors, le gardian, enfin vainqueur de son cheval, qui écumait comme la mer, le pressa si bien que, cabré pour la troisième fois, l’animal se lança en