Je pensais hier à toi, et puisque tu viens de rendre service à ma fille, c’est-à-dire à moi, bien plus volontiers je vais te dire ce que je pensais…. Je suis même allé chez ta mère pour te voir…. Les choses s’arrangent bien…. Nous avons, sur notre domaine du château de la Sirène, dans une de nos manades, un cheval magnifique ; de plus beau on n’en peut pas voir.
— Je le sais, dit Pastorel.
— De plus beau, on n’en peut pas voir, reprit maître Augias, mais c’est un terrible !
— Je sais tout cela. On le connaît, ce cheval, dans tout le pays.
— Il est entier comme pas un !… On peut à peine l’approcher ; c’est un diable ; il mord les aigues, les blesse, et avec des ruades il blesse les autres étalons ; il a cassé les jambes à deux et tué un homme. Tous ceux qui veulent le prendre, il les attaque. Ça fait que nos maîtres n’en veulent plus : ils m’ont dit qu’à celui qui pourrait