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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/218

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Quand le Sultan se releva, Jean Pastorel était sur son dos !

Alors, une véritable fureur saisit l’étalon. Il se secoua, se cabra, s’enleva en des ruades folles, se détacha de terre, les quatre pieds en l’air, et une fois en l’air il se tordait, ondulant comme un marsouin, en brusques saccades des reins et des flancs, retombait à terre pour rebondir.

Jean, son petit feutre cloué sur la tête, laissait faire, rivé au dos de la bête, les jambes pendantes, la pointe des pieds basse, comme vissé par les genoux, les mains hautes et légères, un peu narquois jusqu’à laisser voir un sourire dans sa fine moustache noire. Parfois, une détente des reins de la bête lui faisait quitter le cheval…. On voyait le cavalier lancé en l’air, jambes ouvertes, et il retombait à cheval avec une telle précision qu’on eût dit un jeu appris et souvent répété par avance. Sultan, mâté tout debout, fit mine de se renverser en