Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/257

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XXIII

L’amour souffle où il veut


La mère de Jean avait raison de s’inquiéter. Toute cette apparence d’amour, de bonheur, de calme, n’était qu’une apparence, travaillée en dessous par un élément de trouble, de corruption, de mort. L’amour de Jean pour Zanette était bien vrai, mais n’était pas établi sur la terre ferme. On aurait pu le comparer à la trantaïère. La trantaïère, c’est, à la surface de certains marais de Camargue, une végétation saine, abondante, bien verte, bien réelle, charmante aux yeux, attirante. Les tiges des plantes d’eau se mêlent entre elles fortement, se nouent, se trament, forment enfin