Aller au contenu

Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que pour punir Rosseline, et aussi par goût personnel. Mais ce goût qu’il avait pour la fillette, il l’aurait eu pour toute autre fille aussi jeune et aussi gentille.

Ce qui avait surtout servi à le tromper sur ses propres sentiments, c’est la sensation que lui avait donnée la matinée du bain. Facilement, dans cette émotion matinale de lumière, de jeunesse, de lutte, devant la grâce et la pudeur surprises, Jean, envahi par un charme en parfait contraste avec la beauté de son infidèle, s’était cru amoureux. La gentillesse de Zanette, les amabilités du père Augias, les instances de la vieille mère surtout, lui avaient fait croire qu’il désirait passionnément une chose qui lui semblait désirable en effet et qui sans doute aurait pu le fixer, s’il n’avait pas eu dans sa mémoire le souvenir de joies passionnées, précises, de sensations déterminées qu’il regrettait tous les jours.