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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/277

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injuriée et menacée par lui, puisque c’est à cause de toi seul que j’ai parlé à cette fille. Oui, c’est à cause de toi, que j’ai souffert ça !… Oh ! Jean ! comme tu as été méchant ! Et maintenant, voilà tout ce que tu viens me dire ! d’être tranquille, de te laisser marier tranquille ! Ah bien ! n’y compte pas !

Elle mêlait le mensonge à la vérité. Et elle pleurait, sincère, oubliant même ses propres torts, dans le désir pressant de le ressaisir.

— Ne pleure pas ! dit-il, ne pleure pas. Je t’ai toujours aimée, je t’aime.

Sa douleur ne le touchait pas ; il n’y croyait pas, mais ses larmes la lui rendaient désirable en la lui montrant nouvelle, si émue ! plus vivante !

Avec ses lèvres, il essuyait les yeux rougis, buvait les larmes sur la bouche, se sentait ivre de l’ancienne ivresse, qui recommençait.

L’amour qui le reprenait, à cette heure,