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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/314

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maître Augias, aie pas peur, il a bien fait ! Regarde, il est sûr de lui.

A partir de ce moment, peu de gens comprirent ce qui se passa. Le taureau revenait à la charge et courut d’abord à Martégas, qui s’était relevé. Mais Pastorel était bien décidé à ne pas lui laisser l’honneur de prendre la cocarde. Dans son cœur, il voulait, à ce moment, en finir avec Rosseline. Cette cocarde, elle serait à Zanette. Il l’arracha en effet au front du taureau qui l’effleura de ses cornes… et à peine la bête furieuse s’était-elle éloignée, qu’on vit Pastorel couché contre terre, les bras ouverts, la face dans le sable…. Ce qu’on ne pouvait pas voir, c’était, dans ses doigts crispés, le pauvre petit trophée de l’amoureux, la cocarde destinée à Zanette qui, là-haut, éperdue, avec un grand cri, s’évanouissait.

Beaucoup crurent que le taureau avait blessé le hardi lutteur. Quelques-uns, et