un superbe cortège. Les gens d’Arles vinrent l’attendre sur le quai, à l’entrée du pont.
Quand le Sultan, quittant le pont, mit le pied sur le quai, Zanette, qui tenait son bras passé autour de la taille de son fiancé, vit tout d’abord, au premier rang des curieux, la belle Arlèse, blanche comme la dentelle de sa coiffe, les dents serrées, les lèvres minces, dardant sur Jean des yeux de braise. Et le petit bras de Zanette sentit avec douleur qu’un tressaillement avait, sous ce regard, secoué le beau gardian, son fiancé, son époux !… Puis, Rosseline regarda Zanette, et si ses regards eussent été des couteaux, ils l’auraient percée à mort !…
On se retournait, on accourait, pour voir passer cette troupe.
En tête, marchait Sultan qu’on suivait à distance respectueuse. Sur les petits pavés pointus des rues d’Arles, en quittant la lice pour aller à Saint-Trophime, le Sultan