Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/329

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attendez-moi un peu, les amis, cinq minutes seulement.

Furieux de voir sa volonté mise en échec par son cheval, et ce jour-là, sous les yeux de toute la ville, Jean le prit par la figure et l’emmena vers le champ où se tient à l’ordinaire le marché aux chevaux, aux Aliscamps — dans l’allée sablonneuse et isolée que bordent les sarcophages antiques, près de la chapelle de Notre-Dame-des-Guerres, et de celle que Saint Trophime dédia à la Vierge encore vivante, c’est-à-dire à Notre-Dame-d’Amour, Deiparæ adhuc viventi.

Là, que se passa-t-il entre le cheval et le cavalier ? On prétendit que les vieilles rancunes du cheval syrien s’étaient tout à coup exaspérées. Jean était parvenu à le monter, mais l’animal furieux l’avait envoyé se briser les reins sur le couvercle anguleux d’un sarcophage. C’est là qu’on le trouva, évanoui, mourant.