Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/47

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de la manade du mas des Sirènes, Sultan, ce poulain du désert des Arabis, qui, de ton temps déjà, était la terreur des cavales ?

— Je m’en souviens, dit Martégas, il avait alors quatre ans.

— Il en a donc sept aujourd’hui, et tu connais le proverbe sur les âges du cheval ?

— Oui, oui : sept ans pour mon ami, dit l’Arabe, sept ans pour moi, sept ans pour mon ennemi.

— Sultan est donc en pleine vigueur, et beau comme un cheval de roi ! Eh bien, il a tué, avant-hier, d’un fameux coup de pied, Sigalas, le gardian, qui voulait le prendre. Depuis un an, il a blessé, plus ou moins gravement, trois hommes. Avec ce Sigalas, ça fait quatre !

— Eh bien ? interrogea Martégas.

— Eh bien, il a blessé encore cette année, deux poulains et une cavale, il est méchant