Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/60

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poussière, que des têtes ardentes, qui cherchaient à se dépasser, des crinières envolées au vent, des queues fermes, aux poils serpentins, de fines pointes d’oreilles rapprochées, dardées, hérissées par-dessus les courbes des croupes… et les taureaux bientôt debout à ce bruit, un instant surpris et indécis, à leur tour partirent ; et à la suite et comme sur l’ordre de l’étalon, voici que se pressa en tumulte, derrière la blanche galopade des cavales, le torrent noir des taureaux, aux cornes aiguës, aux queues sèches, aux échines noueuses…. Le roulement des pieds innombrables s’éloigna, comme absorbé par l’immensité de la plaine, et en un clin d’œil tout disparut derrière les tamaris là-bas, dans la poussière de sable qui, soulevée en ondes, semblait, sous le clair soleil du matin, une fumée d’or !

— Vous l’avez échappé belle, mademoiselle Zanette ! dit un des gardians…. Ah ! bien ! il nous aurait manqué cela ! Voyez-