Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/73

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d’Arles, et celle d’Avignon ; beaucoup de gens d’Aigues-Mortes, et de Marseille, et de Martigues et d’Aix ! Et les fils des paysans de Camargue et de Crau arrivaient à cheval, chacun ayant en croupe sa fiancée, ou sa maîtresse ou sa femme. Ils arrivaient, farauds, la cravate de couleur vive flottante au vent, le petit feutre un peu penché sur l’oreille, le pied bien assuré dans l’étrier fermé, contents de sentir autour de leur taille le bras de la fille ou de la jeune femme qui, si le cheval s’anime, les presse un peu, comme pour dire : Garde-moi bien. Et tous ces couples étaient souriants. On sentait que le bonheur, au moins pour ce jour-là, trottait et galopait avec eux. Elles riaient parfois aux éclats, les filles, pour rien, pour un bond de joie du cheval, pour un mot que chuchotait leur cavalier ou pour le bonjour sonore et gai d’un passant.

Et Zanette se rappelait bien que de les