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de nourrir, pratiquer et perfectionner le système de ce bon M. Oven, attacher au sol cette population aujourd’hui parasite pour l’arracher aux révolutions.

Une déclaration de lord Castlereagh à la chambre des communes est digne de remarque. Elle porte que le gouvernement n’est point garant des créances des particuliers. Il serait étrange, dit sa seigneurie, qu’on réglât les opérations d’un gouvernement par les calculs de quelques particuliers. Étrange ! moins qu’il ne semble, dans la situation de la Grande-Bretagne qui travaillée de pléthore, doit tendre à l’expansion ; encore moins étrange dans ce système de politique solidaire qui aspire à ne former qu’un faisceau de tous les gouvernements. Que se cache-t-il donc sous cette déclaration ?

En attendant, on parle d’un congrès de rois auquel le roi d’Espagne serait appelé. Mais par quel motif ? Entre l’Europe et l’Espagne, séparée de l’Europe par une éternelle barrière, la communauté d’intérêts est bien faible. S’agit-il de l’Amérique du sud ? que l’Europe se détrompe ; ce n’est plus elle désormais qui peut régler les destinées du Nouveau-Monde. Peut-être est-il question d’un pacte nouveau, ou d’un nouveau ciment à un ancien pacte ? Je tâcherai d’exprimer ici ma pensée en protestant d’avance contre des allusions qui la dénatureraient. Je crois le but des rois excellent ; c’est le moyen qui pourrait ne pas l’être. Leur intérêt bien entendu, c’est de ne faire qu’un avec leurs peuples ; et, pour des yeux peu clairvoyans, le but de toutes ces réunions semblerait être de ne faire qu’un entre eux. Je sais fort bien que ces deux intérêts sont loin de s’exclure. Mais ne faut-il rien accorder à la prévention, et n’est-il pas à craindre que les nations, en voyant ainsi les rois ligués, ne soupçonnent qu’ils se liguent contre elles ?

Est-ce qu’en effet la crise dont nous menace le Courrier serait prochaine ? Une révolution agite le sérail ; on se tait sur Alger, où cependant il faut que des scènes horribles se soient passées. La force dissipé des sociétés secrètes de