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que les vins joyeux de France pétillent dans la coupe de toutes les nations !

Eh bien ! ces trésors de la nature que la Providence fait ressortir à la moralité, à la civilisation de la grande famille humaine, des prohibitions insensées les circonscrivent et les arrêtent aux frontières de chaque peuple. Partout vous voyez les gouvernements établir des lignes contre le bien-être et l’abondance, comme ils en établiraient contre la peste. Ici des sentinelles repoussent à coup de fusil le blé qui nous arrive de l’étranger et dont les riches convois feraient tomber, dit-on, le pain à trop bas prix ; là des bandes de douaniers saisissent et brûlent les tissus de laine et de coton qui auraient couvert la nudité des habitants d’une province. Aujourd’hui on prohibe le bétail pour favoriser les nourrisseurs, demain on prohibera le fer pour favoriser les maîtres de forges, toujours aux dépens des consommateurs. Vainement la loi de la nature donne à chaque climat son produit, à chaque nation son industrie, à chaque territoire sa richesse. La loi du fisc aspire à chan-